Afrique du Sud (2002)

Carnet de Voyage

L’Afrique du Sud

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En 2002 J’avais décidé de partir pour de nouveaux horizons pour aller à la découverte des plus gros Baobabs (Adansonia digitata) du monde.

Par le biais d’emails et de contacts, Janice Golding du National Botanical Garden de Pretoria, Isak Van der Merwe, de DWAF(Department of Water Affairs and Forestry), Sarah et Casper Winter, Norbert Hahn, m’avaient organisé mon séjour dans la région de Limpopo (Transvaal) et je les remercie beaucoup.

Le Baobab de Sagole (Adansonia digitata)

 

Photo prise avant 1922. Est-ce le même arbre? Si oui, sur la vieille photo il y a un lac derrière. Cherchez-le maintenant.

Le chef du village nous avait bien accueilli, et sa femme nous avait offert une pastèque en guise de bienvenue. Elle nous avait aussi montré un petit Baobab, lequel vient d’une des graines du plus gros des Baobabs.Il a encore le temps de pousser !Sarah Winter, une forestière, m’avait conduit au pied du plus gros Baobab du monde (Adansonia digitata), lequel mesure 38 mètres de tour de tronc, dont la branche la plus basse repose au sol. Il pousse dans la région de Limpopo où vivent la tribu Venda, entre Sagole et Tshipise. Cette région possède beaucoup de baobabs.

 

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Les enfants du village aiment grimper sur les branches de l’arbre pour récolter les fruits et les vendre aux voyageurs de passage. Ils en plantent aussi quelques-uns pour préserver l’espèce. J’ai donc photographié les enfants sur le Baobab. Ils seront le gardiens du plus large Baobab de la Planète.
Les enfants, en revenant de l’école viennent ramasser les fruits pour les vendre aux touristes, pour une modique somme d’argent. Normalement, vous repartez avec une cargaison, de quoi faire pousser quelques petits Baobabs.

Comme pour les Baobabs de Madagascar et de l’Australie, les tribus Venda mangent les fruits et l’utilisent à des fins médicinales (diarrhées, malaria, dysenteries) mais aussi pour faire des paniers et des cordes. C’est aussi une excellente boisson rafraîchissante acidulée.

Chaque soir il est possible de voir le merveilleux vol de milliers d’oiseaux nommés “Sunny Birds”. Ils dorment dans l’immense cavité du tronc en compagnie des guêpes.

Baobab de Sagole, Afrique du Sud

J’y ai moi aussi passé la nuit à la belle étoile, couché dans mon hamac malgache, lequel est fabriqué avec de la fibre de Boabab. C’était un moment unique, intense que de contempler sous la lueur de la pleine lune, ce gigantesque Baobab, ne voyant que sa silhouette massive. Plus de trois mille ans se sont déroulés sous son ombrage.

 

 

 

Le Baobab de Glencoe Farm (Adansonia digitata)
Le Baobab de Glencoe Farm (Adansonia digitata)
Le Baobab de Glencoe Farm (Adansonia digitata)

Le Baobab de Glencoe Farm (Adansonia digitata)

Celui-ci pousse aussi depuis plusieurs milliers d’années à Hoedspruit, dans la région de Limpopo, non loin du Parc National Krüger. C’est une propriété privée et il est nécessaire de demander une autorisation pour le voir.

Le Baobab de Glencoe Farm (Adansonia digitata)

Son tronc est difficile à mesurer, car il y a sans doute plus d’un siècle, l’immense tronc s’est affalé au sol en se partageant en plusieurs parties. Cela ne l’avait pas empêché de continuer sa croisade d’éternité. Mais il mesurerait plus de quinze mètres de diamètre. L’envergure de sa ramure est de trente sept mètres de diamètre. Nous pouvons grimper sur sa ramure et décrypter les milliers d’écritures gravées sur l’écorce. Des formes animales peuvent y être observées. De quoi mieux connaitre son histoire. Madame Du Plessis, l’ancienne propriétaire, a été enchantée de nous raconter ses 30 ans d’histoires aux pied de ce vénérable.

 

 

Le Baobab de Duiwelskloof (Adansonia digitata)

Ce Baobab de la ferme de Platland possède un pub à l’intérieur du tronc. Il est aussi l’attrait de trop de touristes et son environnement ne lui permet pas de s’étendre. En effet une dale de béton a été coulée sur ses racines ! Et un barbecue attend patiemment les touristes juste sous la ramure de ce vénérable.

   
 

Il y a quelques années, il était entouré que de la savane. Imaginez, il n’y a pas si longtemps les animaux sauvages se pavanant à son pied. Maintenant ces animaux sont dans des parcs et c’est une ferme avec des bungalows et une piscine qui l’entoure.

Son double tronc mesure environ trente sept mètres de circonférence. Mais quel âge aurait-il vraiment? Soit disant que des études au Carbone 14 auraient été réalisées et les chercheurs auraient déduit qu’il aurait plus de 4000 ans. Cela est encore difficile à prouver. J’aimerai que le propriétaire fasse sauter le béton et construise manuellement un caillebotis en bois. Il faut recréer un environnement bien plus naturel pour préserver ce Baobab vénérable.

Isak Van der Merwe de DWAF, m’avait conduit sous le “Wonderboom” (Ficus salicifolia) de Pretoria. Cet arbre a été daté au Carbone 14 et il aurait plus de mille ans. Il est constitué de trois cercles concentriques, formés par soixante quatorze troncs. Sa ramure a une superficie de 2233 m2.

Les Podocarpes

Les Podocarpus font partie des conifères les plus anciens de la Planète. Ils étaient déjà présents à l’époque du Gondwana, bien avant que cet ancien continent ne se détache et forme les continents actuels : L’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Antarctique, l’Asie, l’Australie, Madagascar…

Les Podocarpus ont continué leurs croissances et évolutions sur nos continents actuels et il est possible de voir en Afrique du Sud quelques vestiges de forêts pluviales, composées de Podocarpus falcatus et latifolius.

   
Letaba Afrique du Sud Mont Kenya

Sans être connaisseur et observateur, il est difficile de différencier les forêts pluviales des montagnes du Kenya et de l’Afrique du Sud.

Seulement quelques deux cent cinquante millions d’années séparent les forêts actuelles aux forêts originelles du Gondwana et pourtant presque identiques… Pour les Paléobotanistes comme le Dr John Anderson, ce sont tous les jours des grands pas vers le passé pour mieux comprendre le future !

Il est donc important de préserver ces vestiges forestiers, témoins de milliers d’années d’évolutions.

Dans la forêt de Knysna, le plus célèbre Podocarpus falcatus est Edouard VII. Il aurait entre six cents et mille ans, et il mesure deux mètres vingt de diamètre avec une hauteur de trente neuf mètres.

Dans la forêt de Tsitsikamma (western Cape), il y a le “Big Tree” (Podocarpus falcatus), qui mesure deux mètres soixante dix de diamètre avec une hauteur de trente sept mètres.

Dans la région de Limpopo, près de Tzaneen, le Drakensberg Nord possède quelques petites poches de forêts pluviales, accrochées tout en haut des vallées. Dans l’une d’elles, à Letaba, vit un Podocarpus falcatus. Il est moins connu par le tourisme et une bonne demi-journée est nécessaire pour traverser les montagnes du Drakensberg Nord.

Celui-ci mesure trente six mètres de haut pour une circonférence de cinq mètres soixante. Il est aussi difficile de connaitre son âge mais sans doute plus de 900 ans. J’ai demandé à mes amis Louise Steytler et son fils, que je voulais trouver des champignons comme ceux de la Tasmanie, alors regardez-les! J’ai été chanceux!

 

 

 

Forêt de Hogsback

Près de Grahamstown, d’autres Podocarpus poussent dans la forêt de Hogsback, où l’écrivain Tolkien (Lord of the Rings) aurait été inspiré pour écrire ses histoires fabuleuses.

L’Arbre “Post Office” de Mossel Bay

Le Sideroxylon inerme de Mossel Bay est sans doute le plus célèbre arbre historique de l’Afrique du Sud. Il a été déclaré Monument National en 1938. Il pousse au bord de la mer, où les premiers navigateurs portugais ont accosté au 15ème siècle, pour remplir leurs voiliers d’eaux bien fraîche.

L’arbre était déjà présent lorsque Bartholomeu Dias, un explorateur et navigateur portugais, sillonna pour la première fois les côtes du Cape West en 1488.

Cet arbre ou bois de fer eu son nom de “Post Office Tree” car le 07 Juillet 1501, Joa de Nova, trouva dans une vieille chaussure attachée aux branches de cet arbre, une lettre provenant de l’équipe d’un précédent voilier, contant les aventures et expéditions de Cobral, et de la triste disparition de Dias et de son bateau. Cet arbre vénérable aurait plus de cinq cent ans.

PORTRAITS D’AMIS:

Cédric Pollet est un jeune photographe de Nice, spécialisé dans les détails des écorces d’arbres. C’est stupéfiant de voir son travail de recherche, lui aussi sillonnant la Planète. Ce sont des oeuvres d’art qui montrent d’autres oeuvres d’art de la Nature que sont les arbres. Cédric m’a accompagné pendant quinze jours en Afrique du Sud. Nous avons loué une voiture et TOTAL South Africa m’a fournit l’essence. Nous avons pu découvrir tous ces endroits.

Cédric a publié 3 livres : « Ecorces » tome 1 et tome 2, et en novembre 2016 il a publié « Jardins d’Hiver » aux Editions Ulmer.

 

 

Le Dr John Anderson ou la relativité du temps:

Gondwana Alive Society

Avant de partir pour la Chine, je suis revenu à l’Institut de Botanique de Prétoria et j’ai demandé à rencontrer le Dr John Anderson. Un éminent paléobotaniste, spécialisé dans le Gondwana. Deux autres paléobotanistes travaillent avec lui (Heidi et Keith). Je lui avait demandé de me recevoir quelques minutes et il m’avait accordé dix minutes (à l’échelle humaine). Tout compte fait, nous avons travaillé ensemble pendant trois semaines (échelle de l’Univers…) pour établir un immense concept pour le Sommet Mondial de l’Environnement; créer une exposition photographique en taille réelle liant le vieil arbre, l’enfant et les mamans de la Planète. Le but étant de tendre ces photos sur les bâtiments lors du Sommet Mondial 2002, en Afrique du Sud, pour enfin sensibiliser le grand public à la protection de la Planète. En vaincs…

Norbert Hahn:

L’Afrique du Sud recèle de beaux paysages et une variété importante de plantes. Lorsque j’étais dans le Southspanberg, dans la région de Limpopo, près de Louis Trichardts, Sarah Winter m’a fait connaitre Norbet Hahn. Il est propriétaire de trois mille hectares dans le Soutspanberg.

Ce petit paradis d’Afrique a une richesse biologique très importante et Norbert, en tant que taxonomiste confirmé a crée son propre herbarium. Il est aussi un excellent photographe et un webmaster. C’est un homme hors du commun possédant beaucoup de connaissances. Il souhaiterait faire plus pour préserver la Planète contre l’idiotie humaine.

 

 

Sarah Winter:

     

Sarah est une ingénieur forestière à Louis Trichards, dans la province de Limpopo et elle m’a accueilli avec son époux Casper si chaleureusement chez elle. Je lui ai demandé qui elle préférait: Les humains ou les arbres?

La réponse fût direct et compréhensive: « I am a treelover,  not a humanlover! »

Elle m’a accompagnée voir les immenses baobabs, tout en étant enceinte. Nous avons fait des centaines de kilomètres. Nous avons photographiés aussi les Cycades de Modjaji. Ils vivent là-bas depuis des millions d’années et furent déjà présent à l’époque des dinosaures! Leur espèce a survécu jusqu’à nos jours mais avec l’urbanisation et la pollution, ils ne sont pas en bonne santé.

 

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