Regard de nature
L’Inde serait, dit-on, le berceau de nos civilisations occidentales. Depuis des lustres, non seulement elle a sacralisé des monuments, mais aussi des arbres : Ficus, Manguier, Jujubier, Teck, Hibiscus et autres, associés à différentes divinités. Souvent, des temples ont été élevés autour de ces arbres, mais à l’heure actuelle bien des lieux sacrés tombent à l’abandon, tandis que d’autres sont rasés ou inondés délibérément.
Beaucoup de routes en Inde sont bordées de splendides allées d’arbres, Tamarinier (Tamarindus indica), Manguier (Mangifera indica), Banian ou Pipal (Ficus religiosa). Tous ces arbres sont recensés et numérotés ; s’ils ont été plantés au long des routes c’est non seulement pour les ombrager mais aussi en raison de leurs vertus alimentaires et médicinales.
Avant de commencer réellement mon exploration, je restai quelques jours à Delhi où je fus particulièrement bien accueilli par l’Alliance française et son directeur M. Touchard. Singh et Jinterder Bagga, étudiants de l’Alliance devinrent mes guides pour quelques jours. Au cours de la visite d’un bidonville, où peu d’étrangers vont, j’eus d’excellents contacts avec les enfants qui y habitaient. Je leur demandais s’ils avaient un arbre sacré, ou tout au moins favori, et ils me désignèrent un Ficus, sans doute pas millénaire, mais qu’ils aimaient et respectaient.
Je partis ensuite pour le sud de l’Inde à la recherche des immenses Ficus benghalensis. Arrivé à Bangalore, je fus accueilli par mes cousins Joël et Françoise Koechlin, lesquels fabriquaient des ULM et deltaplane depuis 30 ans. Regardez donc son site Internet
Je pris le bus local de nuit dit “de luxe” pour aller à Kalhatty, près de Ootacamund, dans les merveilleuses Nilgiris, connues pour le thé et de belles forêts. Les Nilgiris sont proches du Kerala où vivent de splendides arbres à Tek. Françoise vivait dans une ancienne Mission anglaise, dominant la vallée. C’est d’ailleurs depuis les falaises de cette vallée que Joël et Françoise débutèrent une école de Deltaplane. Joël était surnommé « Papakaradoraï », l’homme blanc avec des ailes.
Anecdote : lors de cette année 1999, j’avais connu ma petite cousine Kalky. Elle était assez réservée. Jamais je n’aurai imaginé tout le parcourt qu’elle a fait jusqu’à aujourd’hui : devenir une actrice, réalisatrice, une des plus renommée à Bollywood ! Chapeau bas Kalki !!!
Avec Françoise, et son chauffeur nous sommes allés non loin de Bangalore, à l’écart de la grande circulation où se trouve le Banian de Kingiri (Ficus benghalensis). Il forme à lui seul une vraie forêt qui s’étend sur des dizaines et des dizaines de mètres et où s’ébattent quantité de singes espiègles. Si le Ficus benghalensis peut acquérir une telle envergure c’est parce que ses racines aériennes lui permettent de supporter le poids de son imposante ramure.
Certaines branches du Banian de Kingiri passent au-dessus des allées, d’autres serpentent dans toutes les directions. Il est très difficile de savoir où se trouve exactement le tronc-mère. C’est un lieu très apprécié des enfants qui utilisent les racines comme cordes et s’y balancent avec joie. Si le petit temple qui avait été construit à cette place n’existe plus, l’arbre est cependant sacralisé et fréquenté tel un havre de paix et de ressourcement. Aussi y trouve-t-on de nombreuses signatures. Et les singes qui essayent de les comprendre…
Le Ficus benghalensis est dans la religion hindoue associé à la triade : les racines sont Brahma, le tronc Vishnu et les branches Shiva.
Le Banian de Kadiri, lui aussi un Ficus benghalensis, se trouve au nord de Bangalore, dans le district d’Anantapur, loin de tout village et proche de petites montagnes rocheuses. Comme souvent en Inde, on y rencontre beaucoup d’enfants. Pour le protéger on l’a entouré de grilles afin d’éviter les piétinements mais j’ai eu l’autorisation de pénétrer sous le houpier gigantesque de cet arbre vieux de plus de quatre cents ans. Ses branches s’étalent au sol, rampent, remontent, des racines aériennes viennent s’enfoncer dans le sol pour créer de nouveaux troncs-piliers. Tout l’ensemble forme une mini-forêt de plus d’un hectare. Les Banians sont en effet des arbres indéracinables qui résistent à pratiquement toutes les intempéries.
Un temple a été construit à l’emplacement du tronc originel, des divinités tutélaires y ont été peintes et les vieilles portes ont été dorées. Comme souvent au cours de mes pérégrinations, j’ai pris plaisir à photographier les enfants souriants et joyeux en dépit de leur pauvreté.
Dans les écrits historiques (J.Deloche, de l’Institut Français de Pondichéry), on trouve mention d’un immense banian appelé « Kabir bar » qui se trouvait sur l’île de la Narmada, en amont de Baruch au nord de Bombay. Il avait en 1780 plus de trois mille pieds racinaires et six cents mètres de circonférence. On raconte qu’une armée de sept mille hommes aurait séjourné sous sa ramure.
Un autre récit parle d’un Banian vivant près de Pune qui s’étalait sur plus d’un hectare et possédait galeries et chapelles comme une véritable cathédrale.
Le nom du Banian varie suivant les régions et dialectes. En Hindi et Bengali : Bar ; en Gujarati : Vad ; en Marathi : Vada ; en Telugu : Marri ; en Tamil : Al ; en Kannada : Ala ; en Malayalam : Aal maram ; et en Burmese : Pyinvaung. De quoi à en perdre son dialecte. Imaginez-vous un livre sur les vieux arbres qu’il faudrait traduire en ces 8 dialectes ?
Les Ficus de Kempapura (Ficus religiosa)
C’est avec Ram Panjaabi, un photographe indien, que je suis allé voir ces vieux Ficus sacrés. J’avais rencontré Ram à Paris, alors qu’il cherchait des filons pour vendre de superbes photos.
Ce sont deux très hauts arbres, sans doute mâle et femelle, poussant sur un parvis de pierre ; trois stèles disposées les unes à côté des autres forment une sorte d’autel ; l’une d’elles représente deux serpents cosmiques sans doute symboles de Shiva et de Parvati. Certains mythes racontent que si Vishnu était né sous un Pipal, (Ficus religiosa), c’est également sous un Pipal que Vishnu et Parvati parlaient et jouaient ensemble tandis que les autres dieux les espionnaient. Un jour Parvati se mit en colère et lança une malédiction ; c’est ainsi que Brahma devint le Palasa, Rudra, le Ficus indica et Vishnu le Pipal.
C’est sous un Ficus religiosa que Bouddha reçut l’illumination d’où son nom d’Arbre de la Bodhi (de l’éveil). Une bouture de l’arbre original fut emportée et plantée au Sri Lanka par Mahinda, fils de l’empereur Ashoka, protecteur du bouddhisme régnant avant Jésus-Christ. C’est bien sûr un des arbres les plus sacrés de l’Inde. On trouve des Ficus religiosa aussi bien auprès des temples et monastère hindous que bouddhistes.
Au moment de photographier ces arbres, j’aperçus au loin deux petites demoiselles curieuses et timides. Elles habitaient le hameau où vie depuis des siècles des Ficus. Alors je leurs demandais, avec Ram comme traducteur, de venir s’asseoir sous les arbres. Cela demanda beaucoup de dextérité car de part leur timidité, elles ne voulaient pas. Je réussissais à mieux les intéresser et nous avons pu faire les photos. Mais quel dommage que je ne pouvais pas parler leur dialecte. Seul le sourire était notre interlocuteur. Ces deux jeunes filles se nomment Getha et Prepulla. Merci à elles.
Pour continuer mon séjour au sud de l’Inde, le Président d ‘ELF Atochem de Madras, Mr. B.Krishnamurthy finança un taxi privé pour deux jours.
A Richivally, alors que nous faisions route vers Pondichéry je pris le temps de réunir et de photographier les enfants d’une petite école sur laquelle un immense Ficus étendait son ombre.
Puis nous avons continué et la tombée de la nuit commençait à pointer son nez. Soudain, je vis la lueur orangée des rayons du soleil couchant, éclairer un Banian dans un petit village, Tindivanam. Je le voyais alors qu’il était à deux cents mètres de la route. Son système racinaire illuminé, m’attira. Nous sommes donc allés dans ce petit village. Quelle surprise pour ses habitants, de voir déferler un taxi indien avec un blanc à l’intérieur. Les enfants étaient tous joyeux. Je m’installais pour photographier ce bel arbre, et les enfants n’hésitaient pas une seconde pour grimper tout naturellement dans leur arbre. Une des mamans, son bébé dans les bras, nous regardait. Je lui proposais de venir sous le Ficus et elle accepta.
Avant de repartir, je demandais leur adresse comme j’ai fais ailleurs. Une jeune indienne qui parlait parfaitement l’anglais, souhaitait me connaitre et savoir pourquoi je faisais ces photos. Elle vit dans ce petit village du nom de Melpattai, près de Tindivanam. Elle pourrait représenter son pays pour l’environnement. Elle est fort bien éduquée et éveillée. L’avenir nous le dira.
Le Banian de Calcutta
C’est à Calcutta, dans le jardin botanique, que vit le plus large Ficus benghalensis du monde et le plus célèbre. Il possède plus d’une centaine de piliers, son immense frondaison recouvre plus d’un hectare six et un chemin de quatre cents mètres en fait le tour, bordé par une barrière pour éviter le compactement du sol. Mais l’arbre ne s’arrête pas de pousser et déjà des piliers s’enracinent au-delà de la barrière. La tradition raconte qu’une graine fut larguée par un oiseau dans un palmier dattier en 1782. Le Banian en grandissant étrangla le dattier qui disparut. En suivant le sentier, j’ai photographié l’arbre tous les mètres pour pouvoir en faire un hologramme. Son diamètre est de cent mètres et sa hauteur de trente-cinq mètres.
J’ai découvert dans ce Ficus une splendide toile d’araignée d’environ quarante centimètres d’envergure et dont la forme rappelle celle d’un chapiteau de cirque. De fins fils très résistants accrochés aux branches la maintiennent. Elle forme une cloche dans laquelle s’installe l’araignée qui attend là patiemment que les insectes viennent s’y emprisonner. Quelle perfection et quelle subtilité dans cette architecture! Depuis combien de temps et comment cette araignée a-t-elle édifié pareil chef d’œuvre ?
Voyager en bus pour aller dans les montagnes pré – Himalayennes est toujours une aventure. Les routes peuvent être détruites par les glissements de terrains, une longue attente s’en suit, ou encore des bouchons immenses car il faut attendre que le long train passe. Mais c’est la bonne aventure.
Arrivé à Hardwar, les bus ou les taxis collectifs ne circulaient plus car c’étaient les élections. Alors je devais prendre un petit hotel et attendre un jour. Suite à celui-ci, je suis allé en bus à Rishikesh, où j’ai loué une petite chambre d’hôtel.
En me promenant, j’ai discuté avec Pankaj qui est patron d’une petite imprimerie. Il me proposa, la nuit tombée de visiter Rishikesh, comme nul touriste ne pourrait le faire. J’ai été d’accord et je lui fis confiance. Nous sommes passés dans les petites rues, descendus des escaliers très anciens et sombres, que certains auraient peur de s’y aventurer. Il me montra les différentes castes, les pauvres et les plus privilégiés, les temples, les monuments anciens avec de splendides fresques et sculptures. Nous sommes devenus amis. Puis nous sommes arrivés au bord du plus célèbre fleuve, le Gange. C’est aussi ici que les bidonvilles sont construits « provisoirement » jusqu’à ce que le fleuve les emporte.
Le Sage, toute la connaissance du monde à la lueur d’une bougie…
Dans une toute petite cabane, j’aperçus un homme barbu avec des lunettes, lisant un livre, sous la lueur d’une seule et unique bougie. Il était assit en Bouddha. En nous voyant, il se leva, alors nous avons fait un peu connaissance, et j’ai demandé à Pankaj de lui proposer de s’asseoir de nouveau en lisant son livre, pour que je puisse faire une photo. Il accepta rempli de sagesse. L’Hasselblad 38mm sur le trépied, je fis plusieurs photos d’environ 4 minutes chacune. ( Avec si peu de lumière, la cellule ne sert à rien) Résultat saisissant. Tous les détails sont apparus avec pour seule lumière: une bougie.
La sagesse et la connaissance est à la portée de tous, pauvre ou riche. Il suffit de vouloir apprendre.
En marchant au bord du Gange, nous avons croisés un autre homme, méditant au bord de l’eau. Il ne bougeait pas. La lumière de la pleine lune reflétait sur le Gange, ainsi que sur son visage et les galets de la rive. J’installais de nouveau l’Hasselblad, et lorsque tout fut prêt, il se leva et souhaitait partir. Nous lui avons demandé de se rasseoir. Encore une splendide photo réalisée pour immortaliser le Gange sacré.
Le lendemain matin, Pankaj et moi, nous sommes partis en moto sur les hauteurs de Rishikesh, afin de trouver quelques beaux vieux arbres. Nous avons circulé toute la journée et impossible de rencontrer un vieil arbre. En fait le matin, nous avons rencontré un couturier dans sa petite cahute, habillé d’un habit en toile de jute. Il nous expliqua qu’il l’avait cousu 30 ans auparavant, et que c’était sa seule tunique. Il ne s’en séparera jamais. Il nous indiqua un vieil arbre avec un temple, non loin de sa maison. C’est un beau Banian avec son temple. Il est surnommé « Gauri-Ghat ».
Le Manguier de Talbna :
Puis longeant le canal « Shakti – Nahar », nous avons pris une petite route de montagne. Sans trop savoir où nous allions, nous avons continué des heures et des heures sans voir un vieil arbre. La route caillouteuse montait, montait… et nous sommes arrivé près d’un village composé de seulement deux maisons. Son nom est Talbna. Pourtant, nous étions prêts à rebrousser chemin car la nuit était bientôt là, et en ces lieux, les animaux peuvent être dangereux.
Soudain, après un tournant, il était ici. Immobile, splendide, majestueux, il dominait la vallée avec ses magnifiques branches et son tronc altier. J’étais si heureux et la lumière rasait son feuillage d’un vert sombre. Dommage que ce n’était pas le moment de fructification car c’est un Manguier (Mangifera indica). Ses fruits sont succulents et pour les Indiens, les meilleurs du monde. La mangue est le symbole de l’Amour.
Sur notre chemin de retour à Rishikesh, nous avons croisé quelques animaux comme un varan, qui me fit rappeler celui de Darwin, des vaches, des cochons, des araignées et leurs chapiteaux, des paons, des perruches avec de splendides couleurs. Pankaj m’invita dans un des meilleurs restaurants, surplombant le Gange. Comme toute la nourriture indienne, j’appréciais à sa juste valeur le repas : parata, paneer, currey, chapati, papad, dhal, riz, rasgulla, raïta, lady-finger, pickle et crudités. Ce sont les plats principaux que l’on mange avec les doigts de la main droite. Aucun indien utilisera sa main gauche pour manger. Devinez pourquoi ? Ce que je préfère se sont les « sweet », entremets sucrés. Il en existe tout un assortiment. Ils sont délicats au palais et délicieux. J’en raffole.
Nous sommes allés en moto à l’extérieur de la ville. Et nous nous sommes arrêtés dans un autre village pour manger ces fameux « sweet ». L’accueil fût excellent! Je garde un excellent souvenir de la jeune fille et du garçon. Je souhaiterais les aider, mais ce fut en 1999. Si je pouvais leur offrir des études….
Hommage à Sunderlal Bahuguna,
le mouvement CHIPKO et le barrage de Baghirathi:
J’avais entrepris ce voyage difficile vers les contreforts de l’Himalaya pour rencontrer Sunderlal Bahuguna, le leader du mouvement CHIPKO. Ce mouvement, bien connu dans toute l’Inde et qui signifie » Aimez les arbres » s’est donné pour tâche de protéger les forêts du nord du pays. Il prit naissance dans le Rajasthan, dans le village de Khejare où Amrita Devi et des centaines de villageois donnèrent leur vie en protégeant les forêts. C’est pourquoi Khejare devint le Premier Mémorial National de l’Environnement de l’Inde. Okhimat et Gopeshwar, proches de Tehri, furent des hauts lieux du mouvement. Les femmes de ces villages combattirent énergiquement, notamment en entourant les arbres pour éviter leur abattage. Leur ténacité finit par avoir gain de cause. En 1987, CHIPKO reçut le Right Livehood Award, une récompense pour son dévouement à la conservation, à la restauration et à l’usage écologique et réfléchi des ressources naturelles de l’Inde.
ATTENTION : Ces photos ont été réalisées en Septembre 1999… Depuis l’eau monte…monte… le barrage est construit !
Je savais que Sunderlal habitait Tehri. J’y arrivais en bus à travers des vallées gigantesques où se côtoient cultures en terrasses, nomades faisant paître leurs animaux et où régnent silence et paix. Jugez donc de ma stupeur horrifiée en apprenant à mon arrivée que ces vallées seraient bientôt anéanties par la construction d’un important barrage. Elles auraient pourtant été dignes d’être classées Patrimoine Mondial à l’UNESCO par leurs aspects historiques, écologiques, culturels et humains.
Depuis des dizaines d’années, Sunderlal Bahuguna se bat contre ce projet dont il était déjà question en 1972. Il a connu la prison, fait plusieurs grèves de la faim… Mais rien n’y fit. Une centaine de villages vont être détruits et ce trésor architectural ne sera pas sauvé même si l’on peut admirer encore quelques temples plusieurs fois centenaires et des fermes et maisons d’habitations. Un nouveau Tehri a été construit plus haut dans les montagnes.
ATTENTION : Ces photos ont été réalisées en Septembre 1999… Depuis l’eau monte…monte… le barrage est construit !
Ce barrage de Bhaghirathi mesurera trois cent cinquante mètres de haut sur un kilomètre de large. Mais les flancs des montagnes qui le soutiendront sont jeunes et friables et par là fragiles. D’autre part ces vallées sont sujettes à des séismes d’assez forte magnitude. Le barrage pourra supporter un séisme de force 7 sur l’échelle de Richter mais qu’en serait-il s’il survenait un tremblement de terre de force supérieure ?
Très simple : la dévastation serait inimaginable! Tout d’abord le lac artificiel serait vidé en 22 minutes, Rishikesh serait sous 260 m d’eau en 63 minutes, et les 20 prochaines minutes ce serait le tour pour Hardwar d’être inondée sous 232 m d’eau, après avoir submergée Bijnor, Meerut; Hapur et Bulandshar serait sous 8,5 m d’eau dans les douze heures.
Les bénéficiaires de ce barrage seront les grandes villes de l’ouest de l’Uttar Pradesh ainsi que Dehli.
Pour les gens de l’Inde, le site de Baghirathi a une signification spirituelle particulière. C’est un lieu de pèlerinage pour des milliers de personnes et tout cela va être inondé sans aucun respect pour l’aspect sacré de ces terres.
Même le Banian d’Ashena (Ficus bengalhensis) est appelé à disparaître sous les eaux. Les branches de ce Ficus benghalensisforment une longue tonnelle de verdure au-dessus de la route. Le bétail vient y paître et les enfants aiment s’installer au pied de cet arbre qui domine toute la vallée d’Asena et de Tehri. La tradition raconte que si cet arbre est abattu, des milliers de serpents vont en sortir et tuer tout le monde. Est-ce pour cela que depuis des centaines d’années l’arbre a été respecté, sacralisé ? Mais jusqu’à quand cette ramure tutélaire pourra-t-elle protéger la vallée, ses habitants et leurs cultures ?
Je viens de regarder GoogleEarth et j’ai pu « voir » ce grand Banian ainsi que le lac du barrage ! je suis un peu sougaer, maintenant j’aimerai trouver des personnes là bas qui pourraient m’affirmer par photo si l’arbre est bien là !
Photo réalisée en 1999. Que deviennent-ils?
Que doivent penser les enfants de ces centaines de villages ? Où est leur avenir ? Et oui, je suis tombé sous le charme de ces vallées, à en pleurer. En faisant mes photos, je ne pouvais pas croire que ces lieux paradisiaques seraient sous l’eau vers l’an 2003.
Le Barrage de Tehri!!
Photo BBC News Sciences, Samedi, 8 Decembre, 2001
A l’heure actuelle ou ces pages et photographies seront publiées, hommage sera fait à Sunderhal Bahuguna. Sa maison a été engloutie sous les eaux du barrage, celles-ci continuant de monter inexorablement et détruiront ces magnifiques vallées. Mais il est toujours temps de stopper ce barrage. Comme dans d’autres pays des barrages gigantesques ont été démollis pour sauver le Patrimoine Environnemental et Cutlurel.
Mais voici de nouvelles images montrant la construction du barrage et la montée des eaux….Quel dommage!!!
Quelques articles liés à la construction de ce barrage controversé !
Méga projet hydro-électrique indien Tehri : le barrage surréaliste
Je revenais donc à Delhi, pour préparer la suite mon voyage. J’ai été accueilli par Achille Forler, un alsacien et producteur de Cinéma, lequel m’a rendu grand service.
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