Etats-Unis (Est) en 1998

Les vieux Ormes américains (Ulmus americana)

 John Hansel du Elm Research Institute, à Westmoreland (New Hampshire) est un spécialiste de l’Orme américain (Ulmus americana). Sensible à mes expéditions, il a financé mon premier site Internet. John a réussi à élaborer une espèce qui résiste à la graphiose, maladie parasitaire de cet arbre et souhaite que l’Amérique soit à nouveau plantée d’ormes comme elle l’était jadis. Mais il se bat également pour préserver les vieux spécimens et c’est lui qui me fit connaître l’Orme Herbie (Ulmus americana), à Yarmouth dans le Maine ; âgé de près de deux cent trente ans, il était l’un de ceux plantés par les pionniers et qui avait résisté à la graphiose.

 L’Orme de Warren Kinney (Ulmus americana) ou celui d’Amherst (Ulmus americana) dans le Massachusetts sont également renommés pour leur longévité et leur frondaison splendide.

C’est près de Amherst que mon ami Bart Bourricius, spécialisé dans la construction de plates-formes dans la canopée des arbres de forêts tropicales, a installé l’une d’elles, munie d’une passerelle reliant deux arbres à une trentaine de mètres de haut. A déconseiller aux gens sujets au vertige !

Les Chênes vénérables de l’est Américain

C’est une professeur d’art et passionnée des vieux arbres, June Julian, qui m’a fait découvrir, dans la région de Gladstown (New Jersey) où j’avais réussi à la dénicher, quelques beaux spécimens :

 le Chêne de Warren Kinney, un vieux chêne blanc (Quercus alba) de près de cinq cents ans, le Chêne de Basking Ridge (Quercus alba) dont l’impressionnante ramure veille depuis plus de trois cents ans sur le paisible cimetière de l’église presbytérienne ou celui du Brooklake Country Club (Quercus alba).

Dave Johnson, un autre expert et arboriste, participe dans le New Jersey à l’inventaire des arbres anciens. Depuis 1940, un registre national a été mis en place pour aider au recensement des vieux arbres et permettre ainsi de les protéger tout en sensibilisant les Américains à leur environnement. Les plus beaux ou les plus anciens sont signalés par un panneau indiquant leur âge, leur taille et précisant leur espèce.

Parmi l’ensemble du patrimoine arboré du New Jersey, on peut citer le Chêne de Keller (Quercus alba), celui de Mount Laurel (Quercus alba) qui, le 19 juin 1778, pendant la guerre d’Indépendance, abrita sous son ombre un contingent de l’armée britannique commandé par le général Clinton ; ou bien encore le Chêne de Christophe Colomb (Quercus alba) ou celui de Salem (Quercus alba), particulièrement beau, poussant dans un cimetière.

Little St Simon’s Island

 Dans l’avion qui m’emportait vers la Floride je fis la connaissance de Philipp Berolzheimer. Parce qu’il aimait lui-même les arbres anciens, il me proposa de l’accompagner dans son île privée, Little St Simon’s Island, en Georgie . J’acceptais donc son invitation. Ce fut une belle aventure. C’est un endroit merveilleux, calme, relaxant, entouré de quelques alligators, de hérons, d’une vie sauvage luxuriante.

 C’est une île réputée pour les lunes de miel et différents bungalows en bois attendent les invités.

 Philipp Berolzheimer, devenu un ami, m’indiqua un vieux chêne de vie (Quercus virginiana) dans sa propriété.

Alors le lendemain de notre arrivée, Philipp, son guide et moi-même partîmes pour une randonnée.

Quelques splendides cèdres à encens sur notre passage, dont la famille Berolzheimer protège depuis le début du siècle et de superbes animaux (C’est une Réserve de Biosphère).

 

Philipp m’expliqua qu’il habitait aussi en Californie et que j’y étais le bienvenu. Il possède une entreprise de production de plaquettes en bois de Cèdre à encens, qu’il revend aux fabriquants de crayons à papier. Je lui promis que je le contacterais une fois rendu en Californie. Il est très consciencieux du développement durable et il aime les arbres vénérables.

Les vieux Chênes de vie (Quercus virginiana)

Les Live Oaks (Quercus virginiana) se retrouvent dans tout le sud-est américain et c’est en Caroline du Sud que j’ai photographié le Chêne Angel de Charleston et le Chêne de Middleton Place, aidé par Julia Cart, une photographe américaine. En règle générale, ces arbres ne sont pas particulièrement hauts mais leurs ramures très volumineuses s’étendent parfois très loin, ce qui leur donne une grande majesté. Seuls les plus anciens possèdent des branches massives qui retombent sur le sol pour s’y épanouir et parfois même s’y enraciner.

Ces Chênes de vie doivent leur nom à leur capacité de résistance aux orages intenses des côtes sud des Etats-Unis. Peut-être aussi parce que leurs feuilles vertes et luisantes restent sur les branches toute l’année et ne tombent que lorsque les jeunes pousses apparaissent. Ils restent le symbole du Vieux Sud comme le sont les plantations de coton en Louisiane où l’on trouve d’ailleurs des chênes ancestraux comme celui de Mandeville, le Dobby Seven Sister Live Oak, près du lac Pontchartrain. Agé de plus de treize cents ans, il déploie ses branches au sol, telles des tentacules de pieuvre géante.

 Les Cyprès chauves (Taxodium distichum) de Louisiane

Honey Island Swamp est un splendide marais près de Slidell, en Louisiane. Propriété privée, elle appartient à Nature Conservancy, un organisme américain qui achète des terrains pour les préserver.

http://www.gator-den.com

C’est lors d’une randonnée en canoë avec Dennys Holmberg (Ecotour), qui essaye de préserver ces marais du mieux qu’il le peut, que j’aie pu voir et photographier les Cyprès chauves (Taxodium distichum), vraisemblablement millénaires avec leurs racines hors de l’eau nommées pneumatophores et qui permettent aux arbres de respirer. J’y ai vu des ratons laveurs, des grenouilles, des alligators, des poissons et des oiseaux comme les hérons cendrés ou les aigles. Mais le tourisme et ses bateaux à moteur puissants, sources de nuisances sonores et de pollutions, viennent de plus en plus souvent troubler l’écosystème de ce marais. Pour le préserver, il faudrait généraliser l’écotourisme et la randonnée en canoë !

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